Wednesday, 31 October 2012

Comment aurait on pu éviter la fermeture de Ford Genk?

Les entreprises sont gouvernées par leur actionnariat. C'est l'actionnariat de Ford qui a décidé de fermer l'usine de Genk. Afin d'éviter la fermeture de Ford Genk, il aurait fallut que l'actionnariat le décide. Le facteur principal qui motive l'actionnariat a garder une usine ouverte, c'est le coût de production et de distribution. Nous avons de la chance d'être géographiquement bien placé, ce qui permet des coûts de distributions relativement faible pour desservir l'Europe. Cependant, le gros des coûts, ce sont les coûts de productions. Ceux-ci sont a peu de choses près égal au:

coût horaire du travail X productivité (en heures de travail par véhicule produit)

Comme  on le sait, notre coût horaire est élevé et notre productivité aussi. Grâce à notre productivité, nous avons tenu jusqu'ici. Pour garder Ford Genk, on avait deux facteurs sur lesquels on aurait put jouer: diminuer le coût horaire du travail (ce qui va à l'encontre de notre souhait de voir les gens travailler moins pour un salaire équivalent) ET augmenter notre productivité. Personnellement, je pense que c'est sur ce dernier facteur que l'on aurait du et que l'on devrait se concentrer dans le futur. Comment? En investissant dans l'enseignement, la formation et la recherche. Ce n'est qu'en présentant une main d’œuvre mieux qualifiée qu’ailleurs, que les usines resteront chez nous au lieu d'aller en Slovaquie, Turquie ou Chine (ou la main d’œuvre est vachement moins chère qu'ici, et ça on ne peut pratiquement rien y faire).

Concernant les tromperies éventuelles dont Ford se serait rendu coupable pour obtenir des aides de l'état, je n'en sais rien. C'est bien possible qu'ils aient été malhonnêtes, qui sait? Ce qui est sûre, c'est qu'une aide de l'état est considérée par l’actionnariat comme étant un revenu revenant à diminuer le coût horaire du travail dans l'équation ci-dessus. Seulement, comme c'est une diminution "one shot", une telle aide a un effet sur le calcul qui s'amenuise avec le temps. Si l'équation de base était peu intéressante au départ, elle le redeviendra une fois l'effet de l'aide passée. Une fois que c'est le cas, l’actionnariat décidera logiquement de fermer boutique. La vérité est que sans les aides en question, Ford Genk aurait fermé plus tôt. Personnellement, je suis contre les aides d'état. Il vaut mieux soit diminuer structurellement le coût du travail, soit investir dans l'éducation.

A moins d'une révolution socialiste/communiste au niveau mondiale, je ne vois pas d'autres possibilités.

N.B: Je n'aime pas les révolutions car leurs résultats sont imprévisibles et les précédents historiques pas très réjouissant.