Les entreprises sont gouvernées
par leur actionnariat. C'est l'actionnariat de Ford qui a décidé de
fermer l'usine de Genk. Afin d'éviter la fermeture de
Ford Genk, il aurait fallut que l'actionnariat le décide. Le facteur
principal qui motive l'actionnariat a garder une usine ouverte, c'est le
coût de production et de distribution. Nous avons de la chance d'être
géographiquement bien placé, ce qui permet des coûts de distributions
relativement faible pour desservir l'Europe. Cependant, le gros des
coûts, ce sont les coûts de productions. Ceux-ci sont a peu de choses
près égal au:
coût horaire du travail X productivité (en heures de travail par véhicule produit)
Comme
on le sait, notre coût horaire est élevé et notre productivité aussi.
Grâce à notre productivité, nous avons tenu jusqu'ici. Pour garder Ford
Genk, on avait deux facteurs sur lesquels on aurait put jouer: diminuer
le coût horaire du travail (ce qui va à l'encontre de notre souhait de voir les gens travailler moins pour un salaire équivalent) ET
augmenter notre productivité. Personnellement, je pense que c'est sur ce
dernier facteur que l'on aurait du et que l'on devrait se concentrer
dans le futur. Comment? En investissant dans l'enseignement, la
formation et la recherche. Ce n'est qu'en présentant une main d’œuvre
mieux qualifiée qu’ailleurs, que les usines resteront chez nous au lieu
d'aller en Slovaquie, Turquie ou Chine (ou la main d’œuvre est vachement
moins chère qu'ici, et ça on ne peut pratiquement rien y faire).
Concernant
les tromperies éventuelles dont Ford
se serait rendu coupable pour obtenir des aides de l'état, je n'en sais
rien. C'est bien possible qu'ils aient été malhonnêtes, qui sait? Ce qui est sûre, c'est qu'une aide de l'état est
considérée par l’actionnariat comme étant un revenu revenant à diminuer
le coût horaire du travail dans l'équation ci-dessus. Seulement, comme
c'est une diminution "one shot", une telle aide a un effet sur le calcul
qui s'amenuise avec le temps. Si l'équation de base était peu
intéressante au départ, elle le redeviendra une fois l'effet de l'aide
passée. Une fois que c'est le cas, l’actionnariat décidera logiquement
de fermer boutique. La vérité est que sans les aides en question, Ford
Genk aurait fermé plus tôt. Personnellement, je suis contre les aides
d'état. Il vaut mieux soit diminuer structurellement le coût du travail,
soit investir dans l'éducation.
A moins d'une révolution socialiste/communiste au niveau mondiale, je ne vois pas d'autres possibilités.
N.B: Je n'aime pas les révolutions car leurs résultats sont imprévisibles et les précédents historiques pas très réjouissant.